Ruisseaux de Mots

  écrivain biographe 

L'abandon

L'abandon

 

 

Christian Reynaud dit : « Dans la souffrance l'âme se réfugie à l'intérieur, elle cherche le cœur, le tréfonds de l'être, car elle pressent que là où est le mal, là est aussi le salut. Si au contraire la souffrance la relâche, l'âme bondit hors d'elle-même et s'élance vers le monde comme un enfant qui veut faire ses premiers pas. C'est dans cette balance, ce double mouvement entre intériorité et extériorité que l'âme trouve son équilibre, sa respiration. Comme si l'âme appartenait aux deux; comme si elle ne pouvait être appréhendée que dans ce lien qu'elle établit entre la pure intériorité et sa solitude, et le monde qui nous invite à cette sortie hors de soi qui est le mouvement même de l'amour.
Sans la solitude, point d'amour vrai. Sans l'autre, sans le risque de l'étrangeté, point d'amour possible, sinon celui d'une âme qui se reflète infiniment dans son propre miroir et se perd dans son reflet….
Nous ne pouvons tenir une image ferme de nous même que dans le regard pourtant déformant de l'autre. Mais nous avons besoin de la solitude pour corriger cette image et nous approcher d'une vérité toujours insaisissable et essentiellement étrange, ailleurs que dans le miroir.
C'est ce que dit ou ce qu'annonce la parole : cette étrangeté qui retentit au plus intime de nous même, cette lumière qui loge au plus obscur, et en même temps ce risque hors de soi qui tisse les liens d'une possible vie d'amour. Aussi ténus soient-ils, aussi fragiles, ils sont de la parole: ils disent quelque chose de cet insaisissable et indicible qui nous habite. Et ils le disent, quand la parole est vraie, quand la parole est vraiment parole, comme hors de nous même et de toute maîtrise que nous pourrions avoir sur nous même. C'est cette étrangeté que nous aimons chez l'autre, cette parole qui échappe à toute image et qui défait toute assurance que nous pourrions avoir sur la vérité de l'autre.
L'autre est ailleurs que là où nous l'aimons, et c'est pourtant dans cet ailleurs que nous l'aimons vraiment.
 »

Depuis quelques mois, j’ai revêtu l’habit de la souffrance qui peut être m’amènera à porter un manteau de délivrance au magasin de l’errance. Je pense avoir porté ce premier habit depuis trop longtemps, désormais trop étriqué, trop étroit, la souffrance m’étouffe, m’épuise, je ne suis plus moi, je deviens l’ombre de moi-même. Je fais bonne figure, toujours dans le conditionnement… stop ! Gaia aime rire, éclater de rire, vivre, profiter de la nature, partager, aimer, donner et transmettre. Renaissance d’âme obligatoire, provoquée par un séisme de grande magnitude.

Mais sous son bel habit elle avait comme sous-vêtements celui du déni, celui des illusions qui la berçaient de passions auxquelles elle croyait, mais tout n’était que voile d’illusion. Elle vivait dans sa belle tour d’ivoire, mais tout s’est effondré par un  cyclone nommé « Vérité ». Elle s’enracine désormais à sa terre, car a toujours vécue dans la douleur de l’abandon et du non respect. Elle pensait aimer, et être aimée. Elle vivait dans la culpabilité de ne jamais faire assez bien, ou pas assez car elle n’avait pas confiance en elle. On lui disait « tu en fais trop », elle était incomprise. Elle attendait tant d’amour, elle ne demandait que cela… De multiples séparations toujours douloureuses : familiales, sentimentales, affectives, amicales l’ont façonnés cycliquement jusqu’au cataclysme où elle s’abandonne et entend l’appel de son âme qui hurle de douleur. Au salon de la haute couture « Trahison », où la vie n’a pas de prix, elle sait désormais ! Grâce à des prises de conscience, elle a pu entreprendre un travail sur ses maux intérieurs et ouvrir son cœur meurtri pour exister à travers son identité propre. Cette rencontre avec elle-même, ce face à face, cette transparence du miroir de l’âme s’est fait par l’abandon de ses schémas de vie handicapants, de ses peurs, de ses conditionnements… pour finalement atteindre un certain état de sérénité intérieur. Ce re-contact avec son âme, se trouve à chaque fois qu’elle ouvre la porte de son cœur, dans le rythme respiratoire qui l’accompagne. Mouvement de l’inspiration qui donne la possibilité de se nourrir en ce que l’on perçoit de positif et l’expiration qui nous pousse à lâcher prise en vidant toutes les toxines : pensées négatives, tensions physiques, émotions retenues, peurs.

Le souffle est guérisseur. C’est un échange de soi à l’univers, à l’autre, dans la pureté d’intention pour une relation véritablement transformatrice. On l’a suffisamment abandonnée, bafouée, blessée, désormais elle s’abandonne à elle même, car s’abandonner c’est se donner rendez vous à soi même. Oser dépasser ses limites, oser s’engager vers l’inconnu, oser lâcher ses résistances, oser ouvrir son cœur pour savourer chaque instant de la vie, dans sa plénitude. Elle pensait que ses méditations personnelles, sa quête philosophique, sa quête d’absolu lui suffisait et pourtant, tout n’était qu’effleurement, pas assez de profondeur, elle était habillée de voiles d’illusions, telle dans la danse des voiles, avec pour sous vêtements et un épais manteau le déni. Et lorsqu’elle a osé montrer son vrai visage et dire sa souffrance, qu’elle a envoyé des perches qui devaient être attrapées, une fois de plus elle est tombée, on l’abandonne, on ne cherche pas à comprendre, on reste dans son mutisme. On préfère la laisser…, de toute façon on ne peut accepter qu’elle change, le confort actuel est bon, elle va certainement se ressaisir et remettre son vieil habit du conditionnement se disent-ils. Détrompez vous, elle change de garde robe. Elle veut combattre l’orgueil car ceux qu’elle aime agissent par orgueil. Peut être qu’elle-même est orgueilleuse ? Car par l’orgueil c’est l’égo qui s’exprime. L’orgueil est une des nombreuses manifestations de la peur, mais vient également du côté parfait de l’être humain. Ce dernier a conscience de lui mais il l’exploite inadéquatement en voulant toujours avoir raison au détriment des autres. L’orgueil est un autre défaut du plan mental, de l’intellect. L’orgueilleux est  celui qui se connaît le moins. Il est tellement infatué de lui-même, que toute tentative pour l’éclairer s’avérerait sans succès. Il ne veut rien savoir. L’orgueilleux ne tolère aucune contradiction. Il aime la compagnie des gens qui le flattent. Le bien fait par quelqu’un, avec le secret d’être applaudi et glorifié, se retourne toujours contre son auteur. Et attention à l’orgueil spirituel, car plus une personne fait de la croissance personnelle, plus elle devient consciente et plus grand est le danger de laisser l’orgueil spirituel prendre le dessus ! Personne n’a un degré de conscience supérieur ou inférieur à celui de son prochain, seule son expression est différente. L’opposé de l’orgueil est l’humilité. Mais là aussi il faut prendre garde de ne pas se considérer humble pour camoufler des peurs, car en réalité, on tomberait dansla faiblesse. Chercherla reconnaissance est orgueil, donc il faut abandonner ses peurs. La peur de ne pas être aimé, d’être rejeté, d’être jugé, d’être critiqué, etc… Le manipulateur pervers revêt tous ces vêtements par couches successives, tantôt sublime séducteur, tantôt orgueilleux, tantôt méchant et susceptible, tout est dans une forme de domination, tout cela pour ne camoufler que ses propres peurs et son manque de confiance en soi.

Gaia erre au milieu des décombres, elle se découvre et s’abandonne à soi.

Elle goûte à la pureté de l’eau de la source, lavée et dépossédée de tout, elle est nue et demeure malgré tout positive et pleine d’espérances, un colibri nommé "Indicible" lui a soufflé :

Etre là c’est l’être quand tout la lasse

C’est l’être quand le néant plane sur elle

Quand le goût de l’autre n’a plus de saveur et que l’autre est là en sauveur

Etre là pour elle quand tout la dégoûte

Et qu’à travers sa présence il n’y a plus de doutes…

Seule la certitude que l’Amour existe,

Beau , pur et sincère… vrai !

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