Ruisseaux de Mots

  écrivain biographe 

Gaia

Gaia

Si vous avez quelques minutes à m'accorder, je vais vous demander de vous laisser guider pour un voyage au fond de la terre.

Juste vous laissez aller, porter par l’inspire et l’expire, laissant le mental au repos pour un moment d’unité, d’écoute, de partage.

Nous sommes ici sur le chemin de la connaissance vers la voie de la sagesse, bercés par l’idéal d’un équilibre universel.

Je vous invite donc à un voyage avec comme bagages vos sens afin de découvrir sur le chemin, ce moi profond qui sommeille en nous, c’est le voyage qui mène à notre histoire, à la mienne, à notre vie. Nous voilà parti, porté par le tapis volant du CONNAIS TOI TOI MEME !

    L’histoire commence, il y a très longtemps… Aux origines de tous les temps, où le monde ne ressemblait pas à celui que nous connaissons. Seul un effrayant mélange de terre, de boue, d’eau parcourue de tourbillons de vent et dévasté d’explosions et de tornades de feu, ruisselant de lave en fusion, se repliant sans cesse sur lui-même.

Cette masse informe s’appelait le CHAOS. Chaos donna naissance à la nuit noire et à l’Erèbe, région inondable et obscure où rode la mort. Ces 2 enfants de l’obscurité première s’unirent alors pour donner l’Amour, d’où sortirent la Lumière et le Jour. Dans cet univers des forces naturelles informelles, Chaos engendra la Terre d’où s’éleva le Ciel constellé d’étoiles et rempli de nuages. La Terre-Mère et le Ciel-Père, personnifiés respectivement par GAIA et son fils mais aussi mari, Ouranos, furent ainsi les parents des premières créatures de l’Univers.

Ils sont issus du chaos, matière informelle avec laquelle fut créé le cosmos, c’est-à-dire l’ordre harmonieux. A peine sorti du chaos, le monde est dominé par des géants aux cent bras : les hécatonchires, par des titans et des monstres tels les cyclopes, car Gaia, notre terre nourricière aura une grande descendance. Tous ces êtres effrayants erraient sans but sur la terre toute  neuve. Sans détailler toute la mythologie de GAIA, nous retiendrons de cette déesse de la terre, fille du chaos, les fondements qui font d’elle la mère et la femme d’Ouranos le Ciel-Père qui craignait et haïssait les monstres qu’ils avaient engendrés et bien qu’ils soient ses enfants, ce dernier les emprisonna dans un endroit secret laissant les cyclopes et les titans en liberté. Gaia persuada alors son fils, le titan Cronos de renverser son père. Il émascula Ouranos et du sang qui jaillit, Gaia engendra une autre race de monstres géants et les trois déesses vengeresses les Erinyes. Son dernier et plus terrible enfant fut Typhon, un monstre à cent têtes, qui bien que vaincu par le Dieu Zeus, était supposé vomir les flots de lave du Mont Etna. S’en suivi une guerre des Dieux, des batailles acharnées qui permettront à Zeus d’affirmer son pouvoir. Vous êtes toujours là, accroché à votre tapis, surfant dans les nuages, alors noter que chaque étoile qui brille autour de vous porte les  noms des Dieux  qui sont dans la mythologie symbole d’une vertu ou d'une qualité, telle Mnémosyne qui veut dire « La mémoire », Thémis : « La Justice », Métis : « L’intelligence » ou Cronos : « Le Temps ». Les Romains leur ont attribué des noms différents, par exemple Cronos était pour eux Saturne, quant à Océan, son nom reste toujours attaché aux immensités marines qui entourent toutes les terres. Le tableau est dressé, vous connaissez désormais le pays à découvrir, il s’agit de GAIA.

Nous allons faire un piquet pour vous emporter  dans mon centre intérieur, celui de GAIA la grande mère. Elle est la déesse terre, la fécondité primordiale, la maîtrise du premier des nombres, le Un, qui est aussi mon chiffre en numérologie. Elle est confondue avec la Lune ou à celle comme Artémis d’Ephèse ou Hécate. Mais tous les doublets redondants de Gaia, la terre sauvage, soit Letho, soit Proserpine, soit Cérès, soit en Egypte Isis, font qu’elle demeure la mère des choses, prototype des dieux et déesses et a pour emblème la couleur noire.

Moi en tant que femme, mère, je trouve notre terre, notre univers, magnifique et je remercie chaque jour qui passe de pouvoir être un de ses maillons, une particule, un élément de cet univers. Micron de terre, sortie du chaos, nous sommes fait d’ondes positives et négatives, et sommes soumis aux attractions antagonistes d’un côté une materia prima noire, originelle,  sauvage, funéraire, opposée à une terre ordonnée, travaillée, féconde et labourée. Elle devient le refuge et la conquête des hommes, « terre pure » du bouddhisme, terre promise dans certaines traditions sémitiques ou celtiques. Elle est moi, je suis elle, ambivalente, pierre brute en devenir, à polir jusqu’à mon dernier souffle. Issue du chaos par l’amour, dans la tourmente de cet univers où règne paix et guerre, où les hommes s’aiment et se déchirent, se tuent, où règne peines et espoirs, passions et tourments, laideur et beauté. Gaia mère de tout et de tous, toi la superbe, la magnifique, la majestueuse, toi ma terre qui donne et reprend tout, je viens de toi et je retournerai en toi. Tu es le symbole du cycle de la vie : germination, éclosion, maturation, mort, putréfaction. Ta lumière et ta beauté me sont apparues lorsqu’au fond de mon obscurité, blessée par la mort, je t’ai touché, palpé, travaillé. En apprenant à te travailler avec toute la dureté que cela implique (blessure des outils  du jardinier, du froid, de la chaleur) j’ai appris la patience, qu’ici tout est ordonné, hiérarchisé, maîtrisé. Que le temps semble long, il faut attendre que les saisons défilent à leur gré, paisiblement et apprendre ainsi qu’on n’est pas maître du temps, c’est Cronos qui nous domine, on ne peut aller trop vite. Il faut être vigilant contre les atteintes climatiques, parasitaires et les maladies pour pouvoir soigner au bon moment. Toujours beaucoup de patience pour voir émerger de la toute petite graine une plante, puis un fruit. Il faut des soins constants, de l’eau élément vital, enlever ce qui peut entraver la croissance, telles les mauvaises herbes. Telle une enfant sous la surveillance de sa mère, on doit être attentif à sa terre, à son évolution, la nourrir pour avoir la chance d’en observer l’apogée : la récolte. Dans ce travail avec la terre nous ne sommes pas seuls, l’environnement naturel nous aide, le règne végétal et animal sont partie prenante dans la bio diversité et  s’intègre  à ce merveilleux équilibre. Par exemple, les verres de terre, les insectes telle la coccinelle qui mange les pucerons, les abeilles qui travaillent à la pollinisation des fleurs, les fourmis, ouvrières infatigables qui oeuvrent à leur idéal communautaire, les vaches qui  nous fournissent l’engrais et voilà cette chaîne sans fin du cycle  de la vie qui nous englobe, dont nous sommes un maillon. Merveilleurx  travail me direz vous. Eh, oui, nous faisons en farandole osmose et harmonie avec la terre. Généreuse, elle nous offre une diversité infinie de végétaux, de paysages, Elle nous nourrit, et nous vivons grâce à elle, tant spirituellement que physiquement. Aux 4 coins du monde, tout est différent, varié par les latitudes, les climats, les cultures, les races. Tout s’adapte à son environnement. Il n’y a pas les mêmes animaux dans l’hémisphère Sud que dans le Nord, ni les mêmes végétaux et l’humain s’adapte à son environnement. Toujours, sur le chemin, le cycle naissance – vie – mort. Toujours en voyage, au-delà des mers, des continents, Gaia vit, façonne, donne, travaille, se pare de ses plus belles parures, suivant comment le soleil la caresse. Elle est terre, pierre, ou diamant ou sable, toujours fondation pour ceux qu’elle porte ceux qu’elle aime, pilier de l’édifice, de l’univers. Cette enfant de la terre est terre, donc mouvement . Tantôt déstructurée puis remaniée, façonnée, restructurée elle demeure dans le mouvement même dans l’immobilité car est structure ou soutien des autres éléments comme la pièce d’un énorme puzzle ou chacun a sa place. Gaia est vie et mort, belle et laide, généreuse et monstrueuse, elle est à l’image de la vie que nous vivons : guerre et paix, individualiste et universelle, chaotique et équilibrée. Elle est  le règne animal, végétal, cet équilibre écologique qui est respecté ou détruit.

Allons encore plus loin, en observant la terre, en pénétrant au plus profond de ses entrailles, on y découvre son obscurité, mais aussi sa lumière magique, sa générosité, sa beauté, sa spiritualité, sa foi qui font qu’elle fusionne énergétiquement avec l’ensemble de l’univers.   Attention, d’un coup de looping, je vous emmène en Savoie, regardez Gaia qui est là devant vous. Elle est le sommet du Mirantin qui domine ma vallée savoyarde où elle joue avec les aigles qui la toisent, elle est ce torrent, cette source qui me désaltère et nourrie la plaine de son nectar, elle est le chant des oiseaux  qui font sourire mon âme par leurs chatouilles gazouillantes dans le creux de mon oreille, elle est cette robe verte ou blanche suivant les saisons, qui sous ses formes généreuses, voluptueuses lui donne cette allure fière et sensuelle de vallée chatoyante, accueillante, cet havre de paix où tout semble beau. Pourtant  même dans ce coin de paradis comme dans le bleu azur de la mer en compagnie des plus beaux poissons, enveloppée du sable chaud d’une île enchanteresse aux fruits et parfums multiples, ou en apesanteur dans l’espace à scruter notre belle, Gaia souffre. Elle est dans l’incompréhension, pourquoi ce manque d’amour ? pourquoi tant de méchanceté de la part des hommes qui la détruisent ? sa terre souffre, rongée par toutes les sournoises maladies. Pourquoi tant d’injustices ? Le mal à dit qu’il vaincra  en s’imposant tôt ou tard ! Pauvre Gaia qui n’a pour se défendre qu’éruptions de lave, tempête et ouragans, tremblement de terre, tous les frémissements de sa terre agitée, exacerbée par les abus des hommes. Dépitée, elle déverse tranquillement ses larmes, jaillissement des rus et ruisseaux, sous les frondaisons champêtres et sylvestres.... Ce voyage introspectif essaye de faire comprendre pourquoi la vie sur terre semble en décalage avec nos vœux les plus chers, pourquoi  la vie est elle aussi douloureuse bien que portée et intégrée à un univers merveilleux ? Pollution énergétique, écologique, urbaine, psychique qui donnent le contexte et qui font que l’humain n’est plus en harmonie avec lui-même et les éléments. Il a perdu le fil, il a coupé le lien qui réveillait ses sens. Certains diront que c’est leur destin, leur karma, la décision de Dieu ou de je ne sais qui. Personne ne détient la clé, la solution, et demeure à l’instanté la grande énigme : celle de la vie et de la mort... Le cycle vie/mort identique dans le règne animal, végétal, nous interpelle sur l’âme que subtilement nous percevons et que nous enveloppons. Sommes nous de vulgaires véhicules ? des outils contenant une énergie prisonnière de nos corps qui se libère à notre mort vers une autre vie ou vers un autre univers ?

où va- t-on par la suite ? la destination finale de notre plus ou moins long voyage ?

EN DEVENIR, j’espère…. Le voyage se termine, nous sommes arrivés à destination. Celle baptisée Corinne n’est plus. Je suis terre, GAIA. Parfois généreuse, féconde mais aussi sombre, cruelle, destructrice de sa chair dans son corps. J’ai donné la vie, j’ai nourrit , bercé  et soigné celle-ci, j’ai aimé, encaisser les coups bas et les trahisons, j’ai pardonné car je suis sur le chemin, en voyage. Je travaille, creuse, approfondie, essaye de tirer les enseignements de cette terre qui nous donne tout, nous montre tout et nous dit tout, il suffit d’ouvrir les yeux de son cœur pour commencer à l’observer, écouter, sentir et goûter.   Je suis en chemin dans ce cycle de la vie, en voyage vers… là où on se construit, se bonifie, en DEVENIR de l’instant présent. Plus le voyage s’éternise, plus la connaissance croit, plus les interrogations se succèdent. La dualité en nous demeure même si on croit devenir plus sage, plus tolérant, plus humble le magma en fusion de la terre gronde, la fusion bouillonne alimentée par la colère des émotions, des sentiments, l’impuissance, la fureur et la haine. Quand on n’a plus la force avec soi, on s’auto détruit et pour vaincre le  mal qui a dit on permet la naissance de la maladie. Non, il faut se recentrer, se respecter et respecter son univers. Nous sommes parti prenante du cycle de la vie, de l’écologie et nous devrions en être le cerbère, le défenseur, fidèle gardien et protecteur et non le destructeur. Mais en l’humain, Gaia demeure, terre, eau, feu et air, ses 5 sens se déchaînent parfois et tout entre en guerre, en révolution avec les autres ou avec soi-même. Gaia en a assez des excès, elle crie STOP ! alors le feu du volcan, l’eau de l’ouragan, la terre qui tremble du séisme, le vent du cyclone, tout se déchaîne et détruit tout sur son passage. On rase tout, nettoyage par le vide, on ramène l’humain à sa condition première, faible et dépourvu de tout pour qu’il reconstruise et reparte en voyage sur la route.

    Ouf, je reprends mon souffle, tout va si vite, le temps passe vite. Tout tourne, vous sentez le vertige de la spirale, qui vous emporte, milliard de particules et neutrons qui viennent et retournent à la terre, multitude d’infiniment petit vers  l’infiniment grand, vers  l’ouverture, vers l’univers. Et nos âmes dans tout cela, on ne sait trop, se diluent-elles dans cet infiniment grand ??????? …(silence)

Avez-vous entendu ce cri ? quelqu’un est mort. Cri de douleur, mais, attendez, écouter, encore… un cri …

Au même moment ailleurs un enfant est né !

C’est le cri strident de la vie, détenteur du savoir, de la germination en lui et le voilà qui sourit à sa mère… le cycle se poursuit… Ma meilleure amie vient de mourir, elle avait 40 ans, je viens d'avorter, un infarctus m'a terrassé et je suis là dans mon lit d'hôpital a écouté le cri strident de la vie !!!!

Le tapis volant va se reposer sur terre, le voyage est terminé, on va remercier le pilote. Merci Grande Gaia, moi petite Gaia, j’ai souffert dans le, et dans mon chaos. J’ai aimé sans vouloir m’imposer. Servir sans vouloir convertir, Servir et aider sans attendre de retour avec altruisme, J’ai accueilli tous et toutes avec la même force, la même ferveur, peut être avec trop de passion, de frénésie ou d’exaltation car avec beaucoup d’amour J’ai essayé de ne pas m’accrocher à ceux qui ne veulent pas de moi, J’aime cette terre car je la porte en moi, tel un enfant.   Désormais, je n’ai plus peur, j’ai vu, je sais, j’ai compris J’ai grandi, je n’attends plus rien, j’ai déjà tout. Le monde est toujours neuf quand on le laisse exister tel qu’il est. Sans l’enduire de nos concepts, craintes et attentes dont il faut se déposséder. Celui qui commence à aimer ainsi baigne dans un torrent silencieux .   Celui qui aime en plénitude est devenu ce torrent. Je vous souhaite un bon voyage dans cette vie. Pour le moment  on est ensemble, on se quittera, on se retrouvera !

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